Ryokyu Endo – La spiritualité dans le Zen Shiatsu

Pourquoi Maître Masunaga a-t-il choisi le nom « Zen Shiatsu » ?

La raison pour laquelle Maître Masunaga a choisi le nom « Zen Shiatsu » comme nom international pour Keiraku Shiatsu (Le Shiatsu des méridiens) n’était pas juste pour le spectacle.

Masunaga s’entraînait à chanter le Sutra du Cœur et il nous a également appris à le chanter tout en traitant le Hara. Il a même chanté le Sutra du Cœur avec des patients après un traitement lorsqu’il sentait qu’un esprit divisé s’y trouvait. Ceci est écrit dans son livre « Chiryo Hyaku wa » – Les 100 histoires du traitement.

Il nous a également dit dans son enseignement :  » Comme la pratique du Zen permet à l’adepte d’entrer dans le monde non divisé, les praticiens du Shiatsu doivent également entrer dans le monde non divisé. C’est pourquoi j’ai choisi le nom de Zen Shiatsu ».

Les méridiens et la non-dualité
Ce que je peux dire clairement à partir de ma propre expérience du traitement des méridiens est que sans l’indivision du sujet et de l’objet il est impossible de reconnaître et de diagnostiquer les méridiens.

La raison pour laquelle il est impossible de reconnaître et de diagnostiquer les méridiens est que les méridiens eux-mêmes n’existent pas objectivement.

Alors, où les méridiens existent-ils ? Ils existent dans le monde de l’unicité du sujet et de l’objet. Mais notez bien qu’il ne s’agit pas d’une simple expression fantaisiste de la philosophie de la médecine orientale.

C’est la réalité des méridiens. Les méridiens se trouvent dans le monde de la non-dualité. Avec la conscience ordinaire de la vie quotidienne, nous ne pouvons que percevoir la dualité du monde. Nous ne reconnaissons les choses que comme une existence objective.

Le monde objectif et le monde subjectif sont séparés dans nos activités quotidiennes, de sorte que nous ne remarquons ou n’imaginons généralement pas qu’il existe un monde de non-dualité. Nous pouvons douter de l’existence d’un tel monde, mais en réalité, à la frontière du sujet et de l’objet, le monde de la non-dualité existe.

Le monde de la non-dualité
Lorsque nous entendons les mots « la frontière du sujet et de l’objet », nous imaginons quelque chose comme une ligne, très fine. Mais en réalité, à l’intérieur de la frontière entre le sujet et l’objet, il existe un monde sans limite, plein de richesse et de bonheur.

Il a une profondeur invisible, et c’est l’endroit où vous vous sentez soulagé de la peur et de l’attachement. En fait, la peur et l’attachement sont comme les deux faces d’une pièce de monnaie, que l’on retourne sans cesse d’un côté et de l’autre.

En voyant le monde dans un état de non-dualité, vous pouvez être soulagé de la peur et de l’attachement, car cet état de paix et de bonheur existe activement. C’est le monde dans lequel « il faut entrer » et, comme l’a dit Masunaga Sensei, les résultats s’exprimeront dans le traitement des méridiens.

Les niveaux invisibles du monde de la non-dualité
Le monde de l’unicité du sujet et de l’objet comporte différents stades invisibles de profondeur. Le stade du Ki et des méridiens, par exemple, se situe au tout premier niveau de ce monde de non-dualité, alors que la Nature de Bouddha et/ou le Pays Pur existent à des niveaux beaucoup plus profonds. On peut trouver le Ki et les méridiens au premier stade de la non-dualité, mais je dois dire que c’est déjà très, très loin du niveau conscient de la vie quotidienne.

Qu’est-ce qui a permis à Maître Masunaga de reconnaître et de découvrir de nouveaux méridiens (12 méridiens) et d’établir un système de diagnostic dans le Zen Shiatsu?
C’était, et c’est toujours, l’état du Cœur, l’état de non-dualité (unicité du sujet et de l’objet) et la pratique bouddhiste du chant du Sutra du Cœur qui en est l’origine.

Vous pouvez maintenant comprendre pourquoi Maître Masunaga a choisi le nom de « Zen Shiatsu ». Le Sutra du Cœur est l’un des principaux sutras du bouddhisme zen, et le premier mot du titre du Sutra du Cœur est « Maka » qui signifie « si grand qu’il est invisible ». Il s’agit du monde de l’unicité du sujet et de l’objet et de la non-dualité, et c’est ce qui lui a permis d’établir le système de diagnostic des méridiens du Zen Shiatsu.

Le traitement Shiatsu est Yang, et la pratique spirituelle est Yin.
À ce stade, j’aimerais vous poser une question : Si l’on ne fait que presser le corps d’une autre personne avec son pouce, quel que soit le Cœur que l’on mette dans son Shiatsu, est-il possible d’entrer dans le monde de la non-dualité et de vivre dans l’état d’unicité du sujet et de l’objet 

Je suppose que tout le monde répondra « non ». Comme le Cœur est la base de votre chemin dans la vie, le Cœur doit aussi être la base de la méthode du Shiatsu.

Ainsi, la pratique spirituelle doit être la base du Shiatsu, de la même manière que Maître Masunaga a pratiqué le chant du Sutra du Cœur. Certains pourraient dire : Le Shiatsu lui-même est une pratique spirituelle, alors pourquoi dois-je entreprendre une autre pratique spirituelle 

Alors je répondrais simplement : Le traitement de Shiatsu ne peut être une pratique spirituelle que si ce Shiatsu est basé sur une pratique spirituelle, car dans ce cas le Shiatsu sera une expression de l’état spirituel.

Par exemple, disons que le café serait comme l’état de Cœur de non-dualité et que le Shiatsu serait le lait en poudre. En l’absence de l’état de non-dualité du Cœur, ce serait comme boire de l’eau chaude avec du lait en poudre, il n’y aurait pas de café. Si vous voulez boire du café, vous devez ajouter du café.


Le ki et les méridiens n’existent que dans le monde des non-comparatifs
Dans cet état, nous pouvons clairement comprendre pourquoi Maître Masunaga a choisi le nom « Zen Shiatsu » et nous pouvons vraiment apprécier la nature de l’Essence (esprit). L’attitude consistant à n’utiliser que la forme ou la méthode ignore l’Essence et conduit les gens à un manque de profondeur d’esprit. Je considère qu’il s’agit d’un problème courant lorsqu’on pratique la culture orientale à l’époque moderne. Pourquoi ne pas entrer dans le monde de « Maka » ?

Ce mot signifie le monde de la non-dualité et, tout comme Maître Masunaga pratiquait le chant du Sutra du Cœur, je voudrais recommander à tous les praticiens du Zen Shiatsu de pratiquer le chant du Sutra du Cœur, afin d’entrer dans le monde de la non-dualité et de recevoir l’esprit de Masunaga sensei.

Ryokyu Endo

Le Zen shiatsu ou l’école de la simplicité efficace

Le zen shiatsu ou l’école de la simplicité efficace

Alors que de nos jours la complexité règne partout et particulièrement dans le domaine de la santé, nous avons redécouvert la beauté simple et efficace de l’art du shiatsu dès les premiers moments de l’atelier animé par Haruhiko Masunaga (fils de Shizuto Masunaga).

Par Zen Shiatsu Québec

Retour à l’essentiel :

⋅ Empathie et soutien sasae-atsu à l’endroit de la personne;
⋅ Écoute et observation préalables;
⋅ Toucher sans intention mu-shin;
⋅ Évaluation du Hara/dos et sesshin kyo-jitsu;
⋅ Soin du méridien kyo avec les manœuvres appropriées;
⋅ Évaluation et soin en continu.

Quelques démonstrations à l’appui : Des manœuvres de soins spécifiques (douleurs localisées), tirées de l’expérience du maître et de celle de son illustre père – héritées de la tradition millénaire des soins manuels.

Toute la force du Zen shiatsu est là :

Au moindre déséquilibre, la première manifestation peut se ressentir dans le champ vibratoire des méridiens. Pris à temps le rééquilibrage se fait naturellement sans avoir recours à destechniques élaborées !! On comprend bien que cette approche est avant tout préventive mais elle est aussi redoutablement efficace quand le déséquilibre s’est installé.

Certains d’entre-nous peuvent en témoigner !

Nous avons à notre portée un outil extraordinaire qu’il convient de pratiquer sans trop s’étendre sur la théorie.

Le shiatsu est un art de vivre autant qu’un art de soin. Cela commence par une discipline personnelle, corps et esprit sains : « Faites tous vos exercices pour les méridiens quotidiennement » !

Il est réconfortant de constater que cette approche est parfaitement appropriée aux circonstances que nous vivons :

Un domaine d’activité très encadré, un accès aux soins de santé parfois difficile et dispendieux pour la société.
Heureusement nos principes nous guident vers une pratique en cohérence avec les besoins et la volonté d’une partie croissante de la population :

  1. C’est le corps-esprit de la personne qui « fait », pas le praticien (retour naturel à l’équilibre);
  2. Le praticien invite la personne à prendre « contact » avec son corps et son esprit – ici et maintenant;
  3. Le praticien vise à rendre la personne autonome dans ce processus de mieux-être (et non pas à rester
    dépendante de ses interventions ou suggestions);
  4.  Le praticien n’est pas en contrôle de l’évolution du processus de mieux-être, celui-ci dépend de l’état du
    receveur, de sa motivation, de ses antécédents (courbe d’évolution, chronicité, etc.);
  5. Le praticien ne promet aucun résultat.

L’association Zen Shiatsu Québec est résolue à aider les adeptes de cet art à se munir des moyens de parfaire leurs connaissances et de développer leur clientèle :

  • Mise en commun de nos connaissances;
  • Programme de formation courte, mentorat, etc.;
  • Pro-formats de cliniques et d’ateliers à adapter dans votre région, etc.;
  • Outils de communication, protocoles pour se faire connaître, etc.

Nous préparons la première assemblée générale de notre association sans but lucratif que nous aimerions tenir lors
du premier semestre de l’année prochaine.

En attendant, le forum est ouvert sur la page Facebook ZSQ. Manifestez-vous, participez aux réunions, aux comités, énoncez vos besoins, donnez votre avis …

L’avenir de l’association zen shiatsu Québec c’est vous !

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Témoignage de Kaz

L'histoire derrière Zen Shiatsu Québec

Je me prénomme Kazue. On m’appelle Kaz, c’est plus simple ! Moi qui suis japonaise, je donnais le shiatsu à mon père quand j’étais petite. J’habite maintenant au Québec et j’ai appris le shiatsu à Montréal.  

Par Kazue Kaizuka

Une rencontre fortuite

En 2013, après avoir terminé mon cours de shiatsu à l’Institut Guijek de Montréal, j’ai découvert l’Iokai Masunaga de Tokyo et j’ai pris un rendez-vous pour un soin à mon retour au Japon. 

Le soin était formidable.  

Ce soin de l’Iokai était très naturel pour moi –  comme l’eau de la vague absorbée par le sable.  

Après le soin j’ai commencé à dire au thérapeute que Maître Shizuto Masunaga était très reconnu au Québec. Il m’a répondu : « Je suis son fils ». J’ai été vraiment surprise, parce que je ne savais pas que l’un des enfants de Masunaga continuait à entretenir l’art du Zen Shiatsu. 

Masunaga Sensei m’a invité à suivre le cours à l’Iokai pour mieux assimiler le Zen Shiatsu.

J’ai pris le cours de base à l’Iokai en 2014. 

Nous apprenions la routine de base et la maîtrise des pressions guidés par la qualité du toucher et par le mouvement de Masunaga sensei.

 

« Notre shiatsu peut atteindre un autre niveau. Oui, nous avons tous besoin de pratiquer notre art et moi aussi j’ai encore besoin d’apprendre beaucoup plus, mais nous pouvons tous atteindre ce niveau. « 

Une expérience … étourdissante

Pendant le cours, tous les soirs je me sentais vraiment fatiguée et j’avais le vertige. Je pensais que c’était à cause du saké que mon père m’avait offert selon notre coutume.  

Le dernier jour du cours a été le pire. Nous avions terminé le cours et, le même soir, j’ai voulu participer à un petit atelier sur un autre type de shiatsu. Après être rentrée chez mes parents, j’ai encore ressenti des étourdissements … pourtant je n’avais pas bu de saké ce soir-là ! J’ai fermé les yeux mais ma tête tournait et j’avais la nausée.  

Des résultats étonnants

Le cours terminé je suis revenue à Montréal. Après un très long vol, normalement j’avais toujours un gros mal au dos, séquelle d’un accident. Mais cette fois ci, je n’ai eu aucune douleur.  

Puis, pendant les 6 mois suivants, toujours aucune douleur dans mon dos … c’était la première fois depuis à peu près 30 ans !  J’ai remarqué que même mes douleurs dans le coude et les pouces n’étaient plus là ! Grâce aux pratiques de la routine répétitive des exercices et des manœuvres  pendant le cours, je me sentais comme neuve !  

Lors de ce même voyage, mon mari a eu aussi un soin de shiatsu de Masunaga sensei. Celui-ci a réglé son inconfort à l’épaule qui durait depuis 15 ans … et mon mari n’a rien remarqué de particulier pendant la séance !  

À l’époque du dernier soin, j’avais un problème à tolérer l’alcool.  En terminant, Masunaga senseï m’a dit ‘’ Tu vas pouvoir bien digérer ce soir’’.  Et c’est vrai, depuis ce temps je digère l’alcool mieux qu’avant, en un seul soin …

Adopter de bonnes habitudes 

Lorsque j’ai eu le soin de Masunaga sensei pour la première fois, il m’a recommandé de faire les exercices des méridiens. Je lui ai demandé lequel en particulier. Il avait l’air confus et il m’a dit : « Mais il faut les faire tous ! ». 

Je me rappellerai toujours de ses mots : « Vous devez observer tout le corps, pas seulement les méridiens Kyo et Jitsu ».  C’est pour ça qu’il observe tout le corps quand il commence à travailler avec le receveur en position assise.  

Apprendre c’est avantageux 

Nous avons encore plein de choses intéressantes à apprendre pour maîtriser notre art. 

Je voulais donc que les thérapeutes en shiatsu d’ici apprennent aussi de lui. 

Notre shiatsu peut atteindre un autre niveau. Oui, nous avons tous besoin de pratiquer notre art et moi aussi j’ai encore besoin d’apprendre beaucoup plus, mais nous pouvons tous atteindre ce niveau. 

Avec le shiatsu que j’ai appris auprès de Masunaga senseï au japon, j’ai commencé à constater de bons résultats.  Au début, les clients doutent un peu mais quand ils reviennent pour la séance suivante, ils affichent un beau sourire.  Des fois ils ne ressentent pas de progrès à la fin d’une séance, mais si leurs méridiens sont bien rééquilibrés, ils vont le ressentir plus tard. 

L’effet se prolonge longtemps … des fois toute la vie. S’ils se sentent bien après la première séance, ils seront satisfaits et motivés pour un autre rendez-vous.  Quand ils sont satisfaits, ils en parlent autour d’eux et ça amène d’autres clients.  

Alors, le zen shiatsu deviendra plus populaire et on pourra aider beaucoup de gens.

Bonne pratique à tous !

 

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